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Après une préface rédigée par Michel Deguy introduisant à " l'admirable faculté de la poésie ", l'essai présent vise à étudier la valeur et la récurrence de la figure rhétorique de la périphrase dans les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Le thème de l'expansion, qui paraît dans le titre, est le fil rouge qui conduit de la définition de la figure à l'analyse du texte poétique et de ses ambitions.
L'enjeu de cet essai est d'entrer dans la poétique de Baudelaire par la voie du langage, spécifiquement par l'analyse d'une figure rhétorique dont la fréquence témoigne d'une nouvelle attitude poétique : la périphrase. Célébrée en tant que source du sublime par Aristote et Longin, mais successivement délaissée, au fil des siècles, en tant qu'instrument anodin de l'ornatus, la figure assume une dignité nouvelle sous la plume de Baudelaire : figure d'expansion par excellence - lexicale, syntaxique et sémantique - la périphrase est exploitée en tant qu'outil propice à l'extension des confins de la poésie, au niveau de forme comme du contenu.
La fréquence et la pertinence de la périphrase chez Baudelaire donnent à voir l'essence de la quête littéraire moderne, à savoir l'aporétique recherche de l'Inconnu. Intimement liée au faire (poïein) poétique, elle conduit à nous interroger sur le sens du langage, ou plutôt sur la question du sens que le geste artistique laisse en suspens. Comme l'écrit Michel Deguy, en introduisant notre parcours par une préface, « la poésie (la périphrase) nomme, appelle périphrastiquement l'Inconnu. Elle y plonge, dit Baudelaire ».
Auteur
Federica Locatelli travaille à l Université Catholique de Milan et Brescia. Elle est spécialiste de la poésie des XIXe et XXe siècles : ses travaux concernent en particulier la production de Baudelaire, Mallarmé et Apollinaire.
Texte du rabat
L enjeu de cet essai est d entrer dans la poétique de Baudelaire par la voie du langage, spécifiquement par l analyse d une figure rhétorique dont la fréquence témoigne d une nouvelle attitude poétique : la périphrase. Célébrée en tant que source du sublime par Aristote et Longin, mais successivement délaissée, au fil des siècles, en tant qüinstrument anodin de l ornatus, la figure assume une dignité nouvelle sous la plume de Baudelaire : figure d expansion par excellence lexicale, syntaxique et sémantique la périphrase est exploitée en tant qüoutil propice à l extension des confins de la poésie, au niveau de forme comme du contenu. La fréquence et la pertinence de la périphrase chez Baudelaire donnent à voir l essence de la quête littéraire moderne, à savoir l aporétique recherche de l Inconnu. Intimement liée au faire (poïein) poétique, elle conduit à nous interroger sur le sens du langage, ou plutôt sur la question du sens que le geste artistique laisse en suspens. Comme l écrit Michel Deguy, en introduisant notre parcours par une préface, « la poésie (la périphrase) nomme, appelle périphrastiquement l Inconnu. Elle y plonge, dit Baudelaire ».
Contenu
Contenu : Un langage de l'expansion - Une figure de l'expansion - L'expansion de l'individualité - Dilater le temps - Dilater l'espace - Annexes : Les aspects linguistiques du texte poétique : du Parnasse au Symbolisme - Les noms propres dans les Fleurs du Mal - La Synonymie et la Périphrase.