La Suisse occidentale a joué un rôle majeur dans la répression de prétendus sorciers et sorcières, et ceci à l'échelle européenne. La documentation conservée, en majorité des procès de sorcellerie, est à la fois abondante et précieuse. Afin de répondre à la nécessité de rassembler les sources éditées au cours des trente dernières années et d'approfondir la recherche en offrant des documents inédits, ces deux volumes sont dédiés à la documentation concernant le Pays de Vaud, depuis les débuts de la répression jusqu'à la conquête bernoise (1438-1536).Le premier tome propose une édition enfin regroupée des vingt-sept procès de sorcellerie contenus dans le registre Ac 29 des Archives cantonales vaudoises, accompagnés de leur traduction française disponible sur le portail numérique. Ce fameux registre est internationalement reconnu pour les procès précoces et détaillés qu'il renferme. Le second volume réunit en revanche la documentation dispersée dans différents fonds d'archives. A travers une vingtaine d'actes judiciaires, on découvre les aspects périphériques des procès, qu'il s'agisse de négociations relatives à leur organisation, de conflits de juridiction ou de protestations émanant des élites ou des victimes de cette répression. Une des particularités de ce deuxième tome est l'incorporation, à titre d'exemple, d'une série de sources comptables : bien qu'elles ne relèvent pas du domaine juridique, ces mentions permettent non seulement de combler les lacunes de la documentation judiciaire et de clarifier certaines phases procédurales, mais aussi d'évaluer les coûts et les bénéfices des condamnations.L'édition de ce vaste corpus facilite désormais les analyses comparatives et offre une vision très précise de toutes les étapes de la procédure et de leurs enjeux. Elle contribue à une compréhension plus complète du phénomène, tout en livrant les noms d'une centaine d'individus incriminés, en majorité des hommes.

Auteur
Martine Ostorero, professeure associée d'histoire médiévale à l'Université de Lausanne. Pau Castell Granados, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Barcelone. Gwendolin Ortega, historienne formée en humanités digitales.Tous trois étudient la répression de la sorcellerie à la fin du Moyen Âge.