Comédie de moeurs
Ce sous-genre de la comédie dépeint les us et coutumes d'une époque et d'une société. La comédie de moeurs fait rire de leurs travers et de leurs défauts. Molière donne au genre toute son ampleur. Qu'il dépeigne les ambitions ridicules du milieu précieux (avec Les Précieuses ridicules en 1659 et Les Femmes savantes en 1672) ou les hypocrisies des faux dévots dans Tartuffe en 1664, il dénonce par le rire les folies de son temps. En ce sens, la comédie de moeurs répond à un enjeu moraliste. Le dramaturge répond ainsi aux trois obligations qu'a la littérature à l'époque classique : plaire, émouvoir et instruire.
Comédie de caractère
Ce type de comédie dresse le portrait d'un caractère, c'est-à-dire d'un personnage dont le comportement est marqué par un trait de caractère dominant. Chez Arnolphe, c'est la peur d'être trompé en amour. Molière construit un personnage complexe traversé d'élans contradictoires : d'une part, l'amour fou qu'il porte à Agnès, de l'autre, sa terreur d'être rendu malheureux par l'être aimé et sa volonté de contrôler l'objet de son amour. Le goût pour les contradictions est un des traits marquants de l'écriture de Molière. Ainsi dans Le Misanthrope, le personnage principal, Alceste, est désigné comme un « atrabilaire amoureux », c'est-à-dire comme un homme de nature sombre et colérique mais épris d'une femme - et pas n'importe laquelle : très mondaine, elle représente tout ce qu'il déteste.
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Satire
Genre comique dans lequel l'auteur dénonce et critique les moeurs de ses contemporains (d'une classe sociale, d'une profession, etc.), la satire peut être présente aussi bien dans les oeuvres narratives que dramatiques, poétiques ou réflexives. À travers le personnage d'Arnolphe, L'École des femmes fait la satire d'une société patriarcale dans laquelle les hommes pensent avoir tout pouvoir sur les femmes, qu'elles soient leur fille ou leur épouse. Dans la première scène de l'acte I, le mot « satire » apparaît deux fois (v. 43 et v. 56) : à Arnolphe qui dit ne pas vouloir devenir un objet de satire en épousant une femme volage, Chrysalde répond qu'un « revers de satire » est toujours à craindre pour celui qui croit être plus malin que les autres.
Farce
Ce genre est caractérisé par la simplicité de son intrigue et de ses personnages, qui incarnent des « types » (l'homme trompé, la femme infidèle, le bellâtre, le valet fourbe...), ainsi que par une certaine vulgarité. Molière, qui a écrit de nombreuses farces, y a puisé des situations comiques qu'il réutilise dans ses comédies en vers. Dans L'École des femmes, les scènes avec les valets ou le notaire sont largement inspirées par la farce. Le personnage d'Arnolphe lui-même garde des caractéristiques de son ancêtre, le vieux barbon amoureux.