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L'ouvrage aborde la façon dont les coproductions entre Cuba et le Mexique débouchent dans les années 1940-50 sur la mise en place d'un corpus de films désignés comme des « mélodrames de cabaret », où l'apport cubain, loin d'être purement ornemental, contribue à renouveler profondément les normes génériques en vigueur dans le mélodrame mexicain.
Cet ouvrage propose une analyse originale sur les relations cinématographiques entre Cuba et le Mexique à la période classique, à travers la construction de l'imaginaire particulier du mélodrame de cabaret, peuplé de danseuses de rumba au sang chaud et au coeur tendre. Les films dont elles sont les héroïnes sulfureuses s'enracinent dans les traditions génériques de l'industrie du cinéma mexicain, retravaillées par l'apport cubain à travers la musique, la danse, les paysages et les cabarets. Ils façonnent des personnages féminins originaux, introduisant des représentations inédites de danseuses et de femmes fatales qui luttent pour leur autonomie, et jouissent d'une grande liberté dans leur rapport avec leur corps. Cette coopération cinématographique s'explique par la volonté des producteurs, distributeurs et metteurs en scène mexicains de s'imposer sur les écrans cubains, tandis que les Cubains espèrent bénéficier de leur savoir-faire technique et artistique pour jeter les bases d'un cinéma national encore embryonnaire. Toutefois, l'atmosphère " tropicale " mise en oeuvre dans les films s'avère un trompe-l'oeil commercial lié au regard mexicain qui exotise Cuba. Un postulat dénoncé par les critiques et cinéastes cubains, en particulier au lendemain de la Révolution qui souhaite rompre radicalement avec ce cinéma commercial. La réception et l'historiographie de ces films en font ainsi de puissants révélateurs des imaginaires nationaux qu'ils contribuent à façonner et à véhiculer.
Auteur
Julie Amiot-Guillouet est ancienne élève de l'École Normale Supérieure de Fontenay Saint-Cloud, agrégée d'espagnol, titulaire d'un doctorat en études romanes intitulé Le mélodrame cinématographique mexicain dans ses rapports avec Cuba (1938-1958) : enjeux esthétiques et critiques. Maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne depuis 2007, elle a publié divers articles sur le cinéma hispanique classique et contemporain, et dirigé un ouvrage intitulé Cuba. Cinéma et Révolution (2006, avec Nancy Berthier), ainsi que 1959-2009 : regards sur 50 ans de vie culturelle avec la Révolution cubaine (2012, avec Renée Clémentine Lucien).
Contenu
Contenu : La tradition musicale du mélodrame revitalisée - Un cadre générique fixé par l'industrie mexicaine - L'imaginaire mélodramatique : Cuba fantasmée - La société mise en scène - La femme fantasmée du mélodrame - Le topos mélodramatique - Stratégies et doubles discours du mélodrame - La critique contemporaine des films : le point de vue de leurs artisans - Le mélodrame en question dans les années 1960 ou comment le nouveau cinéma latino-américain prétendit en finir avec le vieux - Le mélodrame de cabaret, révélateur historiographique.