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Les chapitres de cet ouvrage dévoilent, par l'analyse de comptes rendus d'expositions et d'écrits français sur l'art du XIXe siècle, l'importance de la critique d'art contemporaine dans la construction des identités nationales. Ce volume soumet ainsi une lecture du discours sur l'art comme une autre histoire politique des compétitions européennes.
En histoire de l'art, la critique est l'un des miroirs identitaires d'une nation, la résultante d'un héritage façonné par les codes sociaux et culturels d'un pays. Elle repose sur des conventions qui lui sont propres et admises, consciemment ou non, par ses auteurs et son public. Les textes de critique d'art français informent par conséquent tout autant sur la culture de l'observateur que sur celle de l'observé.
Ce volume réunit douze études du discours français sur l'art des pays voisins dans un contexte de rivalités ou de compétitions internationales. Par l'analyse de commentaires de salons, de comptes rendus d'expositions ou encore d'ouvrages d'histoire de l'art du XIXe siècle, les contributions interrogent la part de chauvinisme, de protectionnisme ou de géopolitique inhérente aux transferts culturels européens. Que ce soit à travers les notions d'école artistique ou de nation, la critique d'art française est devenue un important vecteur de diffusion des stéréotypes nationaux et des conflits ou alliances au sein de l'Europe. Dès lors, le point de vue du critique sur l'oeuvre d'un artiste est un matériau de premier choix pour comprendre les dynamiques identitaires. La réunion de ces études vise ainsi à révéler les dimensions anthropologiques et politiques de la critique d'art française du XIXe siècle permettant d'appréhender le discours sur l'art comme une participation à la conscience collective de la spécificité d'une nation.
Auteur
Maître de conférences en histoire de l'art contemporain à l'université Paris-Sorbonne, Thierry Laugée est spécialiste du romantisme dans l'art français, et de la perméabilité entre arts, sciences et politique au XIXe siècle.
Texte du rabat
En histoire de l art, la critique est l un des miroirs identitaires d une nation, la résultante d un héritage façonné par les codes sociaux et culturels d un pays. Elle repose sur des conventions qui lui sont propres et admises, consciemment ou non, par ses auteurs et son public. Les textes de critique d art français informent par conséquent tout autant sur la culture de l observateur que sur celle de l observé. Ce volume réunit douze études du discours français sur l art des pays voisins dans un contexte de rivalités ou de compétitions internationales. Par l analyse de commentaires de salons, de comptes rendus d expositions ou encore d ouvrages d histoire de l art du XIXe siècle, les contributions interrogent la part de chauvinisme, de protectionnisme ou de géopolitique inhérente aux transferts culturels européens. Que ce soit à travers les notions d école artistique ou de nation, la critique d art française est devenue un important vecteur de diffusion des stéréotypes nationaux et des conflits ou alliances au sein de l Europe. Dès lors, le point de vue du critique sur l uvre d un artiste est un matériau de premier choix pour comprendre les dynamiques identitaires. La réunion de ces études vise ainsi à révéler les dimensions anthropologiques et politiques de la critique d art française du XIXe siècle permettant d appréhender le discours sur l art comme une participation à la conscience collective de la spécificité d une nation.
Contenu
Content : Thierry Laugée/Carole Rabiller : Introduction - Emmanuel Faure-Carricaburu : La condamnation de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture par les premiers historiens de l'art : une conséquence du rejet de l'art italien - Anna Jolivet : Histoire de la peinture vénitienne et montée des nationalismes français et italien dans le contexte européen de la fin du XIXe siècle - Fabienne Fravalo : « Art moderne » versus « Modern Style » ou la définition comparée d'un Art nouveau français - Michael Vottero : La peinture de genre aux Expositions universelles parisiennes, la fin des écoles nationales ? - Fanny Bacot : Nationalisme, a-nationalisme et antinationalisme : variations idéologiques dans la littérature artistique fin-de-siècle : de la réception des Salons de la Rose+Croix à l'esthétique idéaliste - Thierry Laugée : Pourquoi la sculpture anglaise ne fut pas romantique - Carole Rabiller : « À quoi bon une Vierge pour les protestants ! ». Réception française de la peinture religieuse britannique à l'Exposition universelle de 1855 - Aude Jeannerod : Le nord et le sud de l'Europe dans la critique d'art de Thoré-Bürger et de Huysmans - Laurent Cazes : Artistes étrangers et écoles nationales. Dialectiques européennes dans la critique de Salon sous le Second Empire - Jana Wijnsouw/Tom Verschaffel/Marjan Sterckx : « Avec les sculpteurs belges, nous ne sortons pas de la France ». An art critical dialogue between Belgium and France - Olivier Schuwer : « Une nuit traversée d'éclairs ». La critique d'art française face à la présence allemande dans les premiers Salons de la Société nationale des beaux-arts (1890-1896) - Oriane Marre : La critique d'art comme espace d'expression du nationalisme : la participation des artistes français à l'exposition de Berlin de 1891 à travers la presse politique française.