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L'intérêt général a constitué un formidable principe de légitimation de l'État-providence et des services publics. Cet ouvrage collectif souligne le rôle que les acteurs non étatiques ont joué par le passé dans l'essor de la notion et la résistance qu'ils opposent aujourd'hui à son instrumentalisation néolibérale et autoritaire.
Auteur
Chloé Gaboriaux est maîtresse de conférences HDR à Sciences Po Lyon, Triangle UMR 5206, et directrice de la revue Mots. Les langages du politique. Ses recherches portent sur l'histoire du républicanisme et de la co-construction de l'intérêt général entre États et organisations non lucratives.
Martine Kaluszynski est directrice de recherches au CNRS, laboratoire Pacte, Sciences Po Grenoble et rédactrice en chef de la revue Criminocorpus. Ses travaux développent une socio-histoire de l'État, des sciences de gouvernement, du droit et de la justice.
Texte du rabat
L'intérêt général a constitué un formidable principe de légitimation dans la construction de l'État-providence et des services publics. Il est aujourd'hui largement repris par les artisans du néolibéralisme, au service d'un projet de société qui se réclame à la fois de la logique économique et de l'efficacité technocratique. Les contributions réunies dans cet ouvrage soulignent le rôle que les acteurs non étatiques ont joué par le passé dans l'essor de la notion et la résistance qu'ils opposent aujourd'hui à son instrumentalisation néolibérale et autoritaire. Elles montrent que l'intérêt général est indissociable des moyens et des dispositifs qui permettent de le définir et qu'il n'est reconnu comme tel par les citoyens qu'à condition d'être le résultat d'un processus démocratique, public et transparent. Sous cet angle, l'intérêt général est loin d'être l'apanage de l'État. Il n'est véritablement expérimenté qu'à travers les mobilisations locales, où les communautés d'intérêts se forment et se soumettent à l'épreuve de l'action politique.
Sophie Béroud, Thomas Boccon-Gibod, Chloé Gaboriaux, Matthieu Hély, Martine Kaluszynski Anne Monier, Sylvie Paquerot et Cécile Robert ont contribué à cet ouvrage.
Contenu
Chloé Gaboriaux: L'État à l'épreuve de la société -Thomas Boccon-Gibod : L'intérêt général défini comme service public : la puissance d'un mythe - Chloé Gaboriaux : L'utilité publique contre l'intérêt général ? La République et les associations autour de 1901 - Matthieu Hély : L'institutionnalisation de « l'économie sociale et solidaire » comme facteur de désétatisation de l'intérêt général : la relation État/société civile à l'épreuve de la loi Hamon de 2014 - Cécile Robert : L'introuvable intérêt général européen. L'essoufflement d'un mode de légitimation et ses enjeu - Anne Monier : De l'intérêt général à l'utilité sociale. Le plaidoyer des mécènes en faveur de la philanthropie : une remise en cause du rôle de l'État ? - Sylvie Paquerot : De l'intérêt général à l'utilité sociale. Le plaidoyer des mécènes en faveur de la philanthropie : une remise en cause du rôle de l'État ? - Sylvie Paquerot : De l'intérêt général au commun : enjeu de vocabulaire ou de sens ? - Sophie Béroud : Un « syndicalisme d'intérêt général » ? Généalogie d'une catégorie singulière dans le discours de la CGT et de la CFDT - *un intérêt général 2.0. Apports, enjeux, limites et perspectives .