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Ce livre analyse la production des prises de position de la confédération patronale française sur l'intégration européenne depuis 1948. Il signale la diversité des modèles de construction européenne et montre que la définition d'une parole patronale sur l'Europe cristallise les tensions sur les acteurs légitimes pour produire la voix du Patronat.
Que ce soit avec «Notre entreprise l'Europe» en 1988 ou avec «Merci l'Europe!» en 2019, les dirigeants du MEDEF, la confédération patronale française, mettent régulièrement en scène leur soutien à l'intégration européenne. À grand renfort de colloques et de campagnes de communication, ils s'efforcent de mobiliser les chefs d'entreprise autour de la promotion de l'intégration européenne. Pourtant, les membres de la confédération sont loin de s'accorder sur ce que devrait être l'intégration européenne. Plus surprenant encore, les débats sur le sujet sont souvent abandonnés et certaines prises de position ne sont jamais diffusées. Comment expliquer les discours de soutien à l'intégration européenne malgré les difficultés à faire exister un débat à ce propos au sein de l'organisation? À travers l'élucidation de ce paradoxe, cet ouvrage s'attache à comprendre comment se définit la voix du MEDEF. À partir de la consultation extensive d'archives inédites et de l'observation du travail mené au sein de groupes patronaux, ce livre éclaire les mobilisations pour faire exister une voix unifiée du patronat français. Il analyse la lutte entre différentes formes de légitimité pour faire et dire l'Europe, aussi bien au sein du siège parisien de MEDEF qu'à l'échelle européenne. On pense par exemple aux concurrences entre acteurs «politiques» et «techniques» de l'Europe ou aux tensions entre «représentativité» et «expertise» dans la production d'une parole patronale. Le suivi de ces débats sur une période de 70 ans donne plus largement à voir les transformations du rôle de la confédération patronale française.
Auteur
Yohann Morival est maître de conférences en science politique à l'Université de Lille et membre du CERAPS (UMR 8026). Après avoir travaillé sur plusieurs organisations patronales françaises, il poursuit actuellement des recherches sur les groupes patronaux transnationaux.
Texte du rabat
Que ce soit avec « Notre entreprise l'Europe » en 1988 ou avec « Merci l'Europe ! » en 2019, les dirigeants du MEDEF, la confédération patronale française, mettent régulièrement en scène leur soutien à l'intégration européenne. À grand renfort de colloques et de campagnes de communication, ils s'efforcent de mobiliser les chefs d'entreprise autour de la promotion de l'intégration européenne. Pourtant, les membres de la confédération sont loin de s'accorder sur ce que devrait être l'intégration européenne. Plus surprenant encore, les débats sur le sujet sont souvent abandonnés et certaines prises de position ne sont jamais diffusées. Comment expliquer les discours de soutien à l'intégration européenne malgré les difficultés à faire exister un débat à ce propos au sein de l'organisation ? À travers l'élucidation de ce paradoxe, cet ouvrage s'attache à comprendre comment se définit la voix du MEDEF. À partir de la consultation extensive d'archives inédites et de l'observation du travail mené au sein de groupes patronaux, ce livre éclaire les mobilisations pour faire exister une voix unifiée du patronat français. Il analyse la lutte entre différentes formes de légitimité pour faire et dire l'Europe, aussi bien au sein du siège parisien de MEDEF qu'à l'échelle européenne. On pense par exemple aux concurrences entre acteurs « politiques » et « techniques » de l'Europe ou aux tensions entre « représentativité » et « expertise » dans la production d'une parole patronale. Le suivi de ces débats sur une période de 70 ans donne plus largement à voir les transformations du rôle de la confédération patronale française.