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Quand César revint d'Espagne, en 60, avec le dessein de briguer le consulat, Pompée et Crassus étaient les deux principaux personnages de Rome. Ils possédaient l'un et l'autre d'immenses richesses ; leur clientèle était très nombreuse, et beaucoup de villes, en Italie et au dehors, les reconnaissaient pour patrons. Ils avaient exercé de grands commandements, et leur gloire militaire, sans être égale, attirait sur eux tous les regards. La majorité du sénat, il est vrai, leur était hostile ; mais cette hostilité même leur assurait l'appui des chevaliers que les fautes de Caton et de ses amis avaient récemment détachés du parti sénatorial ; les soldats qui avaient servi sous leurs ordres leur étaient dévoués ; et la plèbe à Rome s'inclinait toujours devant ceux dont elle sentait la force. Comme les comices électoraux dépendaient d'eux, César avait besoin de leur protection pour arriver au consulat. Il ne faut pas croire, en effet, qu'il eût déjà la puissance que quelques historiens lui ont attribuée ; les contemporains étaient loin de le placer au même niveau que Crassus et Pompée. On vantait sa noble naissance, sa générosité, son éloquence ; on le savait ambitieux, hardi, peu scrupuleux dans le choix des moyens peu soucieux de la légalité, capable de tout oser et de tout entreprendre ; on lui soupçonnait les qualités d'un chef de parti ; on craignait qu'il ne se portât l'héritier des Gracques. Mais les talents militaires et politiques qui ont fait de lui un grand général et un grand homme d'Etat n'avaient pas encore eu l'occasion de se montrer...
Marie Raymond Paul Guiraud, né à Cenne-Monestiés dans l'Aude le 15 janvier 1850 et mort le 25 février 1907, est un historien français. Normalien, agrégé d'histoire en 1874, il commence sa carrière de professeur à Saint-Étienne en 1874, puis il enseigne successivement aux lycées d'Angoulême en 1875 et de Carcassonne en 1878. Après avoir brillamment soutenu ses thèses en 1879, il est nommé maître de conférences d'histoire à la faculté de Douai et un an plus tard maître de conférences d'histoire ancienne à la faculté des lettres de Toulouse. En 1886, il reprend à l'École normale la chaire de son maître, Fustel de Coulanges, dont il fait paraître une biographie en 1896. Deux ans plus tard, il est chargé de cours à la Sorbonne. En 1895, il y devient professeur adjoint et en 1904, il est professeur d'histoire grecque au sein de cette université. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1906. Au cours de sa carrière, Paul Guiraud a collaboré avec la Revue critique, la Revue historique, la Grande encyclopédie, le Dictionnaire des antiquités, l'Atlas historique et la Revue des cours et conférences. Paul Guiraud est le frère de l'historien Jean Guiraud.
Auteur
Marie Raymond Paul Guiraud, né à Cenne-Monestiés dans l'Aude le 15 janvier 1850 et mort le 25 février 1907, est un historien français. Normalien, agrégé d'histoire en 1874, il commence sa carrière de professeur à Saint-Étienne en 1874, puis il enseigne successivement aux lycées d'Angoulême en 1875 et de Carcassonne en 1878. Après avoir brillamment soutenu ses thèses en 1879, il est nommé maître de conférences d'histoire à la faculté de Douai et un an plus tard maître de conférences d'histoire ancienne à la faculté des lettres de Toulouse. En 1886, il reprend à l'École normale la chaire de son maître, Fustel de Coulanges, dont il fait paraître une biographie en 1896. Deux ans plus tard, il est chargé de cours à la Sorbonne. En 1895, il y devient professeur adjoint et en 1904, il est professeur d'histoire grecque au sein de cette université. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1906.
Au cours de sa carrière, Paul Guiraud a collaboré avec la Revue critique, la Revue historique, la Grande encyclopédie, le Dictionnaire des antiquités, l'Atlas historique et la Revue des cours et conférences.
Paul Guiraud est le frère de l'historien Jean Guiraud.
Texte du rabat
Quand César revint d'Espagne, en 60, avec le dessein de briguer le consulat, Pompée et Crassus étaient les deux principaux personnages de Rome. Ils possédaient l'un et l'autre d'immenses richesses ; leur clientèle était très nombreuse, et beaucoup de villes, en Italie et au dehors, les reconnaissaient pour patrons. Ils avaient exercé de grands commandements, et leur gloire militaire, sans être égale, attirait sur eux tous les regards. La majorité du sénat, il est vrai, leur était hostile ; mais cette hostilité même leur assurait l'appui des chevaliers que les fautes de Caton et de ses amis avaient récemment détachés du parti sénatorial ; les soldats qui avaient servi sous leurs ordres leur étaient dévoués ; et la plèbe à Rome s'inclinait toujours devant ceux dont elle sentait la force. Comme les comices électoraux dépendaient d'eux, César avait besoin de leur protection pour arriver au consulat. Il ne faut pas croire, en effet, qu'il eût déjà la puissance que quelques historiens lui ont attribuée ; les contemporains
étaient loin de le placer au même niveau que Crassus et Pompée. On vantait sa noble naissance, sa générosité, son éloquence ; on le savait ambitieux, hardi, peu scrupuleux dans le choix des moyens peu soucieux de la légalité, capable de tout oser et de tout entreprendre ; on lui soupçonnait les qualités d'un chef de
parti ; on craignait qu'il ne se portât l'héritier des Gracques. Mais les talents militaires et politiques qui ont fait de lui un grand général et un grand homme d'Etat n'avaient pas encore eu l'occasion de se montrer...