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Becq de Fouquières est un nom aujourd'hui totalement oublié des dictionnaires du théâtre ou des bibliographies sur la mise en scène. Pourtant, ce féru d'art dramatique et de scénographie signa en 1884 un véritable coup de maître en publiant, avec L'Art de la mise en scène, le premier essai théorique consacré à l'esthétique de la mise en scène théâtrale, et l'un des rares parus à ce jour sur le sujet. Cette véritable mine d'information paraît alors que la technique de la mise en scène est en passe de devenir un art, lequel jouera un rôle prépondérant dans l'avènement du statut de "metteur en scène". En effet, l'émergence de la mise en scène moderne est généralement datée de 1887, année de fondation du Théâtre Libre par André Antoine à Paris. En ce sens, le texte de Becq de Fouquières, paru trois ans auparavant, peut être vu et lu comme un témoignage sur la façon dont la mise en scène était alors pensée en cette époque charnière. Cet essai a aussi conservé toute son actualité. Abonné à la Comédie-Française et à l'Opéra, critique à ses heures, Becq de Fouquières laisse derrière lui l'oeuvre d'un "prophète malgré lui de la mise en scène moderne", comme le soulignera bien plus tard l'universitaire et historien du théâtre Bernard Dort. [Avant-propos de Frédéric Gimello-Mesplomb] Extrait : "Quel rôle particulier est appelée à jouer la mise en scène dans l'évolution de l'art dramatique ? Jusqu'à présent, il paraît y avoir beaucoup de confusion dans les idées de ceux qui se réclament de l'école réaliste. Les théâtres semblent obéir à une tendance dangereuse qui ne peut aboutir qu'à leur ruine sans profit pour l'art. Cette tendance consiste à transformer la représentation du réel en une sorte de présentation directe, de telle sorte qu'ils cherchent à s'affranchir du procédé artistique de l'imitation et mettent leur ambition à nous intéresser à la vue des objets eux-mêmes. [...] Par conséquent, l'art de la mise en scène ne peut avoir la prétention de prendre le pas sur l'art dramatique. Il ne le pourrait qu'en annihilant celui-ci, ce qui serait contraire à sa propre destination. Il doit donc lui rester subordonné, tout en le suivant forcément et en se préoccupant, à son exemple, du caractère individuel et particulier des objets qu'il évoque à nos yeux".
Louis Becq de Fouquières (1831 - 1887) est un homme de lettres français. Au sortir d'une carrière militaire comme officier, Louis Becq de Fouquières s'investit dans l'écriture littéraires et la critique d'art. Féru d'art lyrique, d'art dramatique et de peinture, il se fera notamment connaître par de nombreuses études sur la vie et l'oeuvre d'André Chénier parues chez Gallimard (Poésies d'André Chénier, édition critique, 1872) ainsi que par ses anthologies de célèbres poètes français du XVIe siècle (Pierre de Ronsard, de Malherbe, de Baïf, du Bellay, de Pange). Le second aspect de son oeuvre - et sans doute le moins connu -concerne la scénographie des arts de la scène. Spectateur assidu et critique avisé du théâtre de son temps, Becq de Fouquières a laissé des traités sur les arts du de la scène (la versification, la prosodie et la diction), et enfin une monumentale étude sur la mise en scène théâtrale considérée comme son maître-ouvrage.
Auteur
Louis Becq de Fouquières (1831 - 1887) est un homme de lettres français. Au sortir d'une carrière militaire comme officier, Louis Becq de Fouquières s'investit dans l'écriture littéraires et la critique d'art. Féru d'art lyrique, d'art dramatique et de peinture, il se fera notamment connaître par de nombreuses études sur la vie et l'oeuvre d'André Chénier parues chez Gallimard (Poésies d'André Chénier, édition critique, 1872) ainsi que par ses anthologies de célèbres poètes français du XVIe siècle (Pierre de Ronsard, de Malherbe, de Baïf, du Bellay, de Pange).
Le second aspect de son oeuvre - et sans doute le moins connu -concerne la scénographie des arts de la scène. Spectateur assidu et critique avisé du théâtre de son temps, Becq de Fouquières a laissé des traités sur les arts du de la scène (la versification, la prosodie et la diction), et enfin une monumentale étude sur la mise en scène théâtrale considérée comme son maître-ouvrage.
Texte du rabat
Becq de Fouquières est un nom aujourd'hui totalement oublié des dictionnaires du théâtre ou des bibliographies sur la mise en scène. Pourtant, ce féru d'art dramatique et de scénographie signa en 1884 un véritable coup de maître en publiant, avec L'Art de la mise en scène, le premier essai théorique consacré à l'esthétique de la mise en scène théâtrale, et l'un des rares parus à ce jour sur le sujet. Cette véritable mine d'information paraît alors que la technique de la mise en scène est en passe de devenir un art, lequel jouera un rôle prépondérant dans l'avènement du statut de "metteur en scène". En effet, l'émergence de la mise en scène moderne est généralement datée de 1887, année de fondation du Théâtre Libre par André Antoine à Paris. En ce sens, le texte de Becq de Fouquières, paru trois ans auparavant, peut être vu et lu comme un témoignage sur la façon dont la mise en scène était alors pensée en cette époque charnière. Cet essai a aussi conservé toute son actualité. Abonné à la Comédie-Française et à l'Opéra, critique à ses heures, Becq de Fouquières laisse derrière lui l'oeuvre d'un "prophète malgré lui de la mise en scène moderne", comme le soulignera bien plus tard l'universitaire et historien du théâtre Bernard Dort. [Avant-propos de Frédéric Gimello-Mesplomb]
Extrait : "Quel rôle particulier est appelée à jouer la mise en scène dans l'évolution de l'art dramatique ? Jusqu'à présent, il paraît y avoir beaucoup de confusion dans les idées de ceux qui se réclament de l'école réaliste. Les théâtres semblent obéir à une tendance dangereuse qui ne peut aboutir qu'à leur ruine sans profit pour l'art. Cette tendance consiste à transformer la représentation du réel en une sorte de présentation directe, de telle sorte qu'ils cherchent à s'affranchir du procédé artistique de l'imitation et mettent leur ambition à nous intéresser à la vue des objets eux-mêmes. [...] Par conséquent, l'art de la mise en scène ne peut avoir la prétention de prendre le pas sur l'art dramatique. Il ne le pourrait qu'en annihilant celui-ci, ce qui serait contraire à sa propre destination. Il doit donc lui rester subordonné, tout en le suivant forcément et en se préoccupant, à son exemple, du caractère individuel et particulier des objets qu'il évoque à nos yeux".