Cet ouvrage retrace l'histoire du Mur dans différentes perspectives berlinoises, allemandes et internationales de sa construction en août 1961 à sa chute en novembre 1989. Les mémoires du Mur, plurielles mais inégalement audibles, et ses représentations à travers la littérature et les différentes formes artistiques sont au cur du livre.
Le 9 novembre 1989 au soir s'ouvrait le Mur de Berlin. Vingt-huit ans durant, il avait divisé la ville, l'Allemagne, l'Europe et même le monde en deux blocs rivaux. Il devint l'un des emblèmes majeurs de la guerre froide. Erigé pour mettre fin à la fuite vers l'Ouest des Allemands de l'Est, il fut à l'origine de la mort de plus de 130 personnes, soulevant émotions et indignation internationales. L'ouverture puis la démolition du Mur ont été vécues par les contemporains comme un véritable changement d'époque, mettant fin à l'ordre bipolaire. En une quinzaine de chapitres, cet ouvrage retrace l'histoire du Mur dans différentes perspectives berlinoises, allemandes et internationales de sa construction en août 1961 à sa chute en novembre 1989. Les auteurs, historiens, germanistes, philosophes, historiens d'art et de la musique ou professionnels des métiers d'art et de la conservation, partent en quête des traces matérielles et symboliques du Mur, au temps du Mur comme après sa disparition. Les mémoires du Mur, plurielles mais inégalement audibles, et ses représentations à travers la littérature et les différentes formes artistiques sont au cur du livre. Il n'est guère de lieux qui aient connu un tel renversement des valeurs : Dénoncé comme « Mur de la honte » ou légitimé comme « rempart de la paix », associé pendant plus d'un quart de siècle à la violence et à la propagande, le Mur est devenu après 1989 l'un des principaux emblèmes de la liberté et de la jubilation collective. Ce retournement symbolique explique l'extraordinaire présence, à Berlin et au-delà, d'un Mur aujourd'hui pourtant très largement effacé dans sa matérialité.
Auteur
Nicole Colin est professeure d'études germaniques à l'Université d'Aix-Marseille.
Corine Defrance est directrice de recherche et historienne au CNRS, UMR Sirice, Paris.
Ulrich Pfeil est professeur de civilisation allemande à l'Université de Lorraine, Metz.
Joachim Umlauf est directeur du Goethe-Institut de Lyon et Marseille.
Contenu
Corine Defrance/Ulrich Pfeil : Un quart de siècle plus tard Ce qui reste du Mur de Berlin Ulrich Pfeil : La construction du Mur de Berlin (13 août 1961). Enjeux nationaux et internationaux Bernard Ludwig : Mur et enjeux de propagande Corine Defrance : « Cette histoire de la brutalité du Mur ». Du « viol de Berlin » au symbole de la liberté Jérôme Vaillant : L'effondrement de la RDA (mai 1989mars 1990) Andreas Wilkens : Chute du Mur, prélude à l'unification. De l'improvisation au consentement international Axel Klausmeier/Gerhard Sälter : À Berlin, après 1989. Un lieu de mémoire pour les victimes du Mur et des autres frontières du régime est-allemand Marie Müller-Zetzsche : Enseigner le Mur en France et en Allemagne après 1990 Anna von Arnim-Rosenthal : Mur de Berlin et mémoire virtuelle. Le projet Chronik der Mauer Ronny Heidenreich : Le Mur à travers le monde. Mises en scène à l'extérieur de l'Allemagne Nicole Colin : Splendid isolation. Biotopes créatifs à l'ombre du Mur Diane Barbe : Le Mur fait écran. Discours, projections, mémoire du Mur de Berlin au cinéma Jean-Louis Georget : Photographier le Mur. Entre accusation et justification Élise Petit : Chanter le Mur. Entre propagande et résistance Daniel Argelès : Écrire le Mur. La frontière chez l'auteur berlinois Klaus Schlesinger Lutz Henke : « Ceci n'est pas un mur ». L'art du Mur après sa chute. Entre art, travail de mémoire et publicité.