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Au gré des hasards de la vie, Jean-Marc Mayenga a très tôt côtoyé la mort et son affreuse phalange où les violences et les drames le disputent aux douleurs et atrocités. Dans son pays d'origine qui s'appelait encore le Congo, son enfance a été marquée par la sécession katangaise et c'est par miracle que lui et sa famille ont survécu aux terribles troubles qui sévissaient alors. Passionné par la philosophie, il développe au milieu des années quatre-vingt sa propre doctrine, le filtranisme, en compagnie de deux amis italiens, le peintre et sculpteur Joseph Pace et le poète Pablo Maria Landi. Il s'agit d'une philosophie de l'équilibre et de l'homéostasie basée sur le modèle compartimental et selon laquelle "l'homme est une membrane". Médecin accoucheur réputé, il devra à son tour solliciter la science de ses confrères pour combattre une maladie atypique où les diagnostics se percutent les uns les autres sans pour autant améliorer son sort. Après un long parcours au terme duquel survient une forme de résurrection, il lui a semblé naturel et indispensable de témoigner de son expérience-patient.
Être médecin et tomber malade, il n'y a malheureusement là rien d'extraordinaire. Et pourtant ! Dans le cas de Jean-Marc Mayenga, c'est la maladie qui revêt un caractère extraordinaire. Quelle est-elle donc ? Pourquoi est-elle si difficile à diagnostiquer ? Comment la combattre ? Comment adoucir le sort de cet infortuné praticien dans son rôle de soignant soigné ? Car il existe un travers redoutable et parfois même handicapant à être médecin et malade : on connaît bien l'organisation et ses écueils. Et quand on ne trouve pas son chemin dans les limbes, quand le souffleur a oublié son texte, la scène apparaît singulièrement vide et froide. Plus encore lorsque des premiers rangs ne parviennent que des chuchotements indistincts. De son histoire vraie, l'auteur a tiré une autofiction. Sans doute s'agit-il d'une démarche cathartique, associée au besoin de montrer quelques détails de l'envers du décor hospitalier. Jean-Marc Mayenga excelle dans cet exercice grâce notamment à l'emploi d'un humour teinté d'un humanisme profond et sensible. "On réfléchissait. On s'interrogeait. On échangeait avec le voisin, avec l'aide-soignante, avec l'infirmière, avec le médecin. On était le passager d'un très gros bateau pas toujours très rassurant, mais on était ensemble."
Auteur
Être médecin et tomber malade, il n'y a malheureusement là rien d'extraordinaire. Et pourtant ! Dans le cas de Jean-Marc Mayenga, c'est la maladie qui revêt un caractère extraordinaire. Quelle est-elle donc ? Pourquoi est-elle si difficile à diagnostiquer ? Comment la combattre ? Comment adoucir le sort de cet infortuné praticien dans son rôle de soignant soigné ?
Car il existe un travers redoutable et parfois même handicapant à être médecin et malade : on connaît bien l'organisation et ses écueils. Et quand on ne trouve pas son chemin dans les limbes, quand le souffleur a oublié son texte, la scène apparaît singulièrement vide et froide. Plus encore lorsque des premiers rangs ne parviennent que des chuchotements indistincts.
De son histoire vraie, l'auteur a tiré une autofiction. Sans doute s'agit-il d'une démarche cathartique, associée au besoin de montrer quelques détails de l'envers du décor hospitalier. Jean-Marc Mayenga excelle dans cet exercice grâce notamment à l'emploi d'un humour teinté d'un humanisme profond et sensible.
"On réfléchissait. On s'interrogeait. On échangeait avec le voisin, avec l'aide-soignante, avec l'infirmière, avec le médecin. On était le passager d'un très gros bateau pas toujours très rassurant, mais on était ensemble."