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Le nationalisme est souvent associé à l'avènement des dictatures et des fascismes. Ce livre tente de cerner les éléments de « l'être nationaliste » lors du passage à la société de masse. Il éclaire le rapport au monde des nationalistes, leurs itinéraires et leur rapport à l'action politique au moment où la guerre apparaît comme l'épreuve de vérité.
Le nationalisme européen a souvent été interprété comme la principale source de l'avènement des dictatures et en particulier des fascismes. Le retour actuel sur la scène politique d'un certain attachement à la nation, allant jusqu'à l'expression même de mouvements radicaux à caractère xénophobe ou raciste, est-il le signe annonciateur du retour des dictatures au cur de l'Europe ?
C'est dans le but de répondre à cette question que les auteurs de cette recherche collective ont entrepris de revisiter le nationalisme européen des années 1900 jusqu'aux lendemains de la Première Guerre mondiale en l'interrogeant non plus par rapport à la naissance des futurs régimes, mais en le considérant dans sa singularité, à un moment critique de l'histoire de l'Europe, le passage à la société de masse.
Que signifie concrètement être nationaliste, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Belgique, en Suisse ou encore en Pologne durant cette période critique ? Pour tenter de répondre à cette question, un des objectifs majeurs de ce livre est de privilégier l'étude des éléments constitutifs de « l'être nationaliste » : le registre du rapport au monde (sensibilité, culte du moi, dimension occupée par l'esthétique), mais aussi, les échanges entre diverses nations, la diversité des itinéraires, sans omettre la part dévolue à l'action politique au moment même où la guerre apparaît pour tous comme la grande épreuve de vérité.
Auteur
Dard Olivier, professeur d'histoire contemporaine, université Paris-Sorbonne
Musiedlak Didier, professeur d'histoire contemporaine, université Paris Nanterre
Anceau Éric, maître de conférences HDR d'histoire contemporaine, université Paris-Sorbonne
Contenu
Contenu : Didier Musiedlak : Introduction Olivier Dard : Genèse et structuration du nationalisme français Simone Visconti : Le nationalisme italien au début du XXe siècle Nicolas Patin : Du fantasme des masses à la réalité de la Grande Guerre démocratique Francis Balace : L'épreuve du feu Alain Clavien : L'helvétisme, modalité suisse de la « grande vague nationaliste qui submerge l'Europe » Didier Musiedlak : Maurice Barrès, Gabriel d'Annunzio, Ernst Jünger et la question de l'esthétique Raffaella Canovi: L'esperienza italiana Björn Hofmeister: Weltanschauung und politische Radikalisierung Bertrand Joly : Déroulède et l'Allemagne Michel Leymarie : Jérôme et Jean Tharaud et le colonialisme Sarah Huguet : Jules Lemaître (18531914) Ana Isabel Sardinha : Francisco Homem Cristo Filho (18921928) Miguel Perfecto García: Azorín, la crisis del sistema liberal español y el nacimiento de una nueva derecha Alessandra Tarquini: Croce, Gentile e Prezzolini di fronte alla Grande guerra Nationalisme et « conservatisme révolutionnaire » Denis Pernot : Barrès et l'Union sacrée Ismael Saz Campos : Maeztu, Ortega et D'Ors dans l'immédiat après-guerre Mariusz Wotos : Les conceptions nationalistes de Roman Dmowski et leur influence sur la vie politique polonaise avant, pendant et après la Première Guerre mondiale Bernd Zielinski : Nationalisme et pensée économique de l'Allemagne impériale à la République de Weimar Olivier Dard : Conclusion.