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Renart a faim d'anguilles, de jambon ou d'andouilles, mais rien ne le régale plus que de duper les autres : des paysans, le chat Tibert, le loup Isengrin et même le roi Noble le lion. Renart le hors-la-loi, Renart le rusé, Renart le diabolique se transforme au gré de son imagination en pèlerin, jongleur, teinturier, médecin ou cadavre... Roman de Renart est un ensemble médiéval de récits animaliers écrits en ancien français et en vers. Ces récits disparates, rédigés par différents auteurs, sont appelés à partir du Moyen Âge « branches ». Ils sont composés principalement en octosyllabes à rimes plates. Les branches les plus anciennes (vers 1174) sont attribuées à un certain Pierre de Saint-Cloud. Dès le xiiie siècle, les branches sont regroupées en recueils, apportant une certaine unité. Les auteurs du Roman de Renart sont pour la plupart anonymes mais quelques uns sont identifiés : Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison, et un prêtre, de la Croix-en-Brie. Le Roman de Renart (avec l'article défini) est le titre des éditions modernes, qui considèrent cet ensemble comme une oeuvre cohérente. Celle-ci raconte les tours et violences dont le goupil Renart est l'auteur, aux dépens des autres animaux du royaume. Les animaux sont présentés avec des caractéristiques anthropomorphiques, mais vivant au contact de l'homme. Cette oeuvre incontournable, aux confins de fables variées, renvoie une image de la vie au Moyen Âge cocasse et empreinte de vérité.
Les auteurs du Roman de Renart sont pour la plupart anonymes mais quelques uns sont identifiés : Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison, et un prêtre, de la Croix-en-Brie.
Renart a faim d'anguilles, de jambon ou d'andouilles, mais rien ne le régale plus que de duper les autres : des paysans, le chat Tibert, le loup Isengrin et même le roi Noble le lion. Renart le hors-la-loi, Renart le rusé, Renart le diabolique se transforme au gré de son imagination en pèlerin, jongleur, teinturier, médecin ou cadavre... Roman de Renart est un ensemble médiéval de récits animaliers écrits en ancien français et en vers. Ces récits disparates, rédigés par différents auteurs, sont appelés à partir du Moyen Âge « branches ». Ils sont composés principalement en octosyllabes à rimes plates. Les branches les plus anciennes (vers 1174) sont attribuées à un certain Pierre de Saint-Cloud. Dès le xiiie siècle, les branches sont regroupées en recueils, apportant une certaine unité. Les auteurs du Roman de Renart sont pour la plupart anonymes mais quelques uns sont identifiés : Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison, et un prêtre, de la Croix-en-Brie. Le Roman de Renart (avec l'article défini) est le titre des éditions modernes, qui considèrent cet ensemble comme une oeuvre cohérente. Celle-ci raconte les tours et violences dont le goupil Renart est l'auteur, aux dépens des autres animaux du royaume. Les animaux sont présentés avec des caractéristiques anthropomorphiques, mais vivant au contact de l'homme. Cette oeuvre incontournable, aux confins de fables variées, renvoie une image de la vie au Moyen Âge cocasse et empreinte de vérité.
Les auteurs du Roman de Renart sont pour la plupart anonymes mais quelques uns sont identifiés : Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison, et un prêtre, de la Croix-en-Brie.
Échantillon de lecture
Troisième aventure
Comment Berton le Maire fut trompé par Renart,
et comment Renart fut trompé par Noiret.
Pierre, qui vint au monde à Saint-Cloud, cédant au désir de ses amis, a longtemps veillé pour mettre en vers plusieurs joyeux tours de Renart, ce méchant nain dont tant de bonnes âmes ont eu droit de se plaindre. Si l'on veut faire un peu silence, on pourra trouver ici matière à plus d'un bon enseignement.
C'était au mois de mai, temps où monte la fleur sur l'aubépin, où les bois, les prés reverdissent, où les oiseaux disent, nuit et jour, chansons nouvelles. Renart seul n'avait pas toutes ses joies, même dans son château de Maupertuis : il était à la fin de ses ressources ; déjà sa famille, n'ayant plus rien à mettre sous la dent, poussait des cris lamentables, et sa chère Hermeline, nouvellement relevée, était surtout épuisée de besoin. Il se résigna donc à quitter cette retraite ; il partit, en jurant sur les saintes reliques de ne pas revenir sans rapporter au logis d'abondantes provisions.
Il entre dans le bois, laissant à gauche la route frayée ; car les chemins n'ont pas été faits pour son usage. Après mille et mille détours, il descend enfin dans la prairie. « Ah ! sainte Marie ! dit-il alors, où trouver jamais lieux plus agréables ! C'est le Paradis terrestre ou peu s'en faut : des eaux, des fleurs, des bois, des monts et des prairies. Heureux qui pourrait vivre ici de sa pleine vie, avec une chasse toujours abondante et facile ! Mais les champs les plus verts, les fleurs les plus odorantes n'empêchent pas ce proverbe d'être vrai : le besoin fait vieilles trotter. »
Renart, en poussant un long gémissement, se remit à la voie. La faim, qui chasse le loup hors du bois, lui donnait des jambes. Il descend, il monte, il épie de tous côtés si d'aventure quelque oiseau, quelque lapin ne vient pas à sa portée. Un sentier conduisait à la ferme voisine ; Renart le suit, résolu de visiter les lieux à ses risques et périls. Le voilà devant la clôture : mais tout en suivant les détours de haies et de sureaux, il dit une oraison pour que Dieu le garde de malencontre et lui envoie de quoi rendre la joie à sa femme et à toute sa famille.
Avant d'aller plus loin, il est bon de vous dire que la ferme était au vilain le plus aisé qu'on pût trouver d'ici jusqu'à Troies (j'entends Troies la petite, celle où ne régna jamais le roi Priam). La maison tenant au plessis était abondamment pourvue de tout ce qu'il est possible de désirer à la campagne : boeufs et vaches, brebis et moutons ; des gélines, des chapons, des oeufs, du fromage et du lait. Heureux Renart, s'il peut trouver le moyen d'y entrer !
Mais c'était là le difficile. La maison, la cour et les jardins, tout était fermé de pieux longs, aigus et solides, protégés eux-mêmes par un fossé rempli d'eau. Je n'ai pas besoin d'ajouter que les jardins étaient ombragés d'arbres chargés des plus beaux fruits ; ce n'était pas là ce qui éveillait l'attention de Renart.
Le vilain avait nom Bertaud ou Berton le Maire ; homme assez peu subtil, très avare et surtout désireux d'accroître sa chevance. Plutôt que de manger une de ses gélines, il eût laissé couper ses grenons, et jamais aucun de ses nombreux chapons n'avait couru le danger, d'entrer dans sa marmite. Mais il en envoyait chaque semaine un certain nombre au marché. Pour Renart il avait des idées toutes différentes sur le bon usage des chapons et des gélines ; et s'il entre dans la ferme, on peut être sûr qu'il voudra juger par lui-même du goût plus ou moins exquis de ces belles pensionnaires.
De bonheur pour lui, Berton était, ce jour-là, seul à la maison. Sa femme venait de partir pour aller vendre son fil à la ville, et les garçons étaient dispersés dans les champs, chacun à son ouvrage. Renart, p