20%
34.90
CHF27.90
Download est disponible immédiatement
Travail de Recherche de l'année 2002 dans le domaine Théologie - Divers, note: 17/20, Université de Strasbourg (Université Marc Bloch Strasbourg 2), cours: Etudes Germaniques, langue: français, résumé: «Cher Eberhard! Je dois tout simplement profiter de ta présence à proximité pour t'écrire.» Cette adresse qui témoigne d'emblée du besoin existentiel de Dietrich Bonhoeffer de communiquer avec son ami Eberhard Bethge alors en permission à Berlin, ouvre le 18 novembre 1943 la première et plus longue lettre du théologien, pasteur et résistant incarcéré depuis déjà plus de sept mois à son coreligionnaire, confident et futur biographe. Cette missive rédigée en plusieurs jours, où Bonhoeffer fait le point sur son parcours émotionnel et intellectuel depuis son arrestation survenue le 5 avril 1943, prélude, dans la plus secrète illégalité, à une correspondance abondante, dialogue épistolaire fondé sur une confiance intime et une stimulation intellectuelle réciproques hors du commun. Exceptionnelle, cette correspondance l'est à bien des égards. Elle se distingue des autres « lettres de prison ». Elle se distingue des autres formes, plus académiques, de discours théologique. Mais avant de s'intéresser de plus près au « miracle de la correspondance », il convient d'esquisser au moins les contours du cadre historique, juridique et biographique dans lequel il se produit. Dietrich Bonhoeffer fut arrêté le même jour que son beau-frère Hans von Dohnanyi qui l'avait introduit dans le cercle des conspirateurs à l'intérieur du contre-espionnage et que la gestapo considérait comme le cerveau de la conjuration contre Hitler. De l'instruction au procès et à la condamnation, à aucun moment le cas Bonhoeffer ne se désolidarisa du cas Dohnanyi, malgré les efforts de ce dernier pour endosser toute la responsabilité, et l'empressement de l'autre à vouloir voir l'affaire classée. Le juge d'instruction, Dr. Manfred Roeder, chercha d'emblée à les convaincre de haute trahison. Et il y avait de quoi. Bonhoeffer avait effectué à partir de février 1941 plusieurs voyages de nature conspiratrice, destinés à informer les alliés de l'existence d'organisations résistantes, à se renseigner sur leurs intentions au cas où un coup d'Etat réussirait; fin mai - début juin 1942 Bonhoeffer avait rencontré en Suède l'Evêque de Chichester et lui avait communiqué les noms des militaires impliqués dans la résistance, des informations de la plus haute importance qui furent transmises au Ministère des Affaires Etrangères britannique. [...]
Texte du rabat
Travail de Recherche de l'année 2002 dans le domaine Théologie - Divers, note: 17/20, Université de Strasbourg (Université Marc Bloch Strasbourg 2), cours: Etudes Germaniques, langue: français, résumé: «Cher Eberhard! Je dois tout simplement profiter de ta présence à proximité pour t'écrire.» Cette adresse qui témoigne d'emblée du besoin existentiel de Dietrich Bonhoeffer de communiquer avec son ami Eberhard Bethge alors en permission à Berlin, ouvre le 18 novembre 1943 la première et plus longue lettre du théologien, pasteur et résistant incarcéré depuis déjà plus de sept mois à son coreligionnaire, confident et futur biographe. Cette missive rédigée en plusieurs jours, où Bonhoeffer fait le point sur son parcours émotionnel et intellectuel depuis son arrestation survenue le 5 avril 1943, prélude, dans la plus secrète illégalité, à une correspondance abondante, dialogue épistolaire fondé sur une confiance intime et une stimulation intellectuelle réciproques hors du commun. Exceptionnelle, cette correspondance l'est à bien des égards. Elle se distingue des autres « lettres de prison ». Elle se distingue des autres formes, plus académiques, de discours théologique. Mais avant de s'intéresser de plus près au « miracle de la correspondance », il convient d'esquisser au moins les contours du cadre historique, juridique et biographique dans lequel il se produit. Dietrich Bonhoeffer fut arrêté le même jour que son beau-frère Hans von Dohnanyi qui l'avait introduit dans le cercle des conspirateurs à l'intérieur du contre-espionnage et que la gestapo considérait comme le cerveau de la conjuration contre Hitler. De l'instruction au procès et à la condamnation, à aucun moment le cas Bonhoeffer ne se désolidarisa du cas Dohnanyi, malgré les efforts de ce dernier pour endosser toute la responsabilité, et l'empressement de l'autre à vouloir voir l'affaire classée. Le juge d'instruction, Dr. Manfred Roeder, chercha d'emblée à les convaincre de haute trahison. Et il y avait de quoi. Bonhoeffer avait effectué à partir de février 1941 plusieurs voyages de nature conspiratrice, destinés à informer les alliés de l'existence d'organisations résistantes, à se renseigner sur leurs intentions au cas où un coup d'Etat réussirait; fin mai - début juin 1942 Bonhoeffer avait rencontré en Suède l'Evêque de Chichester et lui avait communiqué les noms des militaires impliqués dans la résistance, des informations de la plus haute importance qui furent transmises au Ministère des Affaires Etrangères britannique. [...]