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Mon histoire est également celle de plusieurs jeunes Africains qui quittent jusqu'à ce jour le continent en prenant un nombre incalculable de risques pour venir s'établir en Occident. Une fois en terre d'accueil, que nous pensions être le paradis, nous sommes vite désillusionnés. Jusqu'à ce jour, être Africain nous place sous le joug de toutes sortes de stéréotypes, victimes d'une réputation qui nous colle à la peau depuis de si longues années. Quand on le réalise, il est bien souvent trop tard pour faire marche arrière. En ce qui me concerne, j'ai été bien accueilli au Canada, ma deuxième patrie. Et pourtant, malgré tout l'arsenal mis à la disposition des immigrants, plusieurs n'ont pas réussi à taire ce mal de vivre qui nous ronge tant. Nous sommes rongés intérieurement par les clichés qui remplissent le faussé qui existe entre nous et ceux qui nous accueillent. D'un côté, nous ne savons pas comment fonctionne l'Occident et de l'autre, les Occidentaux également ignorent beaucoup de nous. Comme une lampe, cet ouvrage met une lumière peu commune sur un sujet souvent abordé à l'aveuglette, les yeux pleins de larmes, le c?ur gonflé de toutes sortes d'émotions. Il propose des réponses simples, basées sur une expérience vécue en profondeur et des observations faites au quotidien. Ici est le filon... Toutefois, ne le dites pas aux Africains!
Résumé
Avant 2010, j'étais sûr que l'Afrique était maudite. C'est du reste pour cette raison qu'en 1996 j'avais quitté ma terre natale pour le Canada. Laisser ainsi mon continent m'avait ouvert les yeux et élargi les horizons sur d'autres opportunités que je n'avais pas connues étant dans mon pays.Pourtant, au bout de quelques hivers, ma soif de réussir demeurait inassouvie et mes rêves se traduisaient en cauchemars. Désillusionné, âme mutilée par l'immigration, aigreur plein les veines, malaises sans noms, multiples complexes et frustrations, j'ai vécu mes premiers dix ans en pur automate, marchant dans les rues de Montréal et poursuivi par les fantômes de mes rêves et projets avortés. Moi qui avais cru croquer dans ma nouvelle vie à pleine dent, au fil du temps, ma motivation était devenue cariée. Mon énergie elle, s'était glacée par le froid des rudes hivers canadiens. J'avais fini par constater amèrement que mes revers n'étaient majoritairement causés que par ma propre ignorance du fonctionnement de l'Amérique, fonctionnement qui n'a d'ailleurs rien à voir avec celui de l'Afrique.Et, hormis ma faillite personnelle, mon séjour en Occident m'avait fait découvrir et goûter à un autre système, plus subtil, incrusté dans la culture, perceptible dans les us et coutumes, et qui se révélait au quotidien. Dans ce système, la couleur de peau est un élément essentiel dans les rapports entre les gens. Étonnement, malgré tout le développement de l'Occident, le grand nombre d'intellectuels qui y sont formés, l'abondance des regroupements qui militent pour les droits de l'homme, la couleur de la peau est jusqu'à ce jour un facteur qui influence amplement le traitement qu'on vous donne. Plus votre peau est foncée, plus vous courrez le risque d'être stéréotypé.Après cette décennie parsemée d'échecs et de mal de vivre, j'avais décidé de me lancer dans une quête, sans plan précis, afin de pénétrer la source de mes maux. En route, j'ai découvert que mon cas était loin d'être isolé, plusieurs autres immigrants souffraient autant de ce profond désarroi, chacun l'endurant à sa façon. Ce n'est qu'au bout de quelques années que j'ai pu trouver la réponse à ses nombreux malaises ainsi qu'à la multitude de questions qui se posent sur le développement, le peuple et la diaspora du continent africain.